Même si certaines races qu'on trouve habituellement à la surface, comme les elfes ou les nains, parcourent aussi l'Outreterre, les sous-races qu'on y trouve sont spécifiques et adaptés à ces lieux hostiles et donc souvent plus puissantes que leur cousin de la surface.
Mais l'Outreterre abrite aussi des races introuvables à la surface ou extrèmement rares, comme les chtines ou les Torves.
Créatures arachnides, les chitines personnifient les changements surnaturels qu'il est possible de réaliser sur un humanoïde en usant de magie maléfique. Jadis, leurs ancêtres étaient d'apparence humanoïde, mais les drows les réduisirent en esclavage et se livrèrent sur eux à certaines expériences. Les drows de Ched Nasad procédèrent à une. sélection raciale puis à une hybridation magique de leurs esclaves, qui jouirent peu à peu " d'améliorations " horribles en raison du nombre d'échecs de ces manipulations. Ces altérations finirent par prendre un caractère permanent et donnèrent naissance à une race d'humanoïdes arachnides pourvus de quatre bras capables de bâtir à l'aide de leurs toiles, comme les humains le font avec la pierre et le bois. Originaires du nord-ouest de Faerûn, les chitines se sont répandues dans l'Outre-terre au fil de leur fuite face à l'oppresseur drow.
Les chitines gagnèrent leur indépendance au cours de l'Année du Croc rampant (1305 CV), même si l'inattention et l'ennui de leurs maîtres jouèrent un plus grand rôle que leur rébellion dans leur processus d'émancipation. En effet, les chitines les plus désespérées (et opportunistes) filèrent par des couloirs non gardés et acquirent ainsi leur liberté. Celles qui ne saisirent pas cette occasion connurent une fin malheureuse sous les épées et les fouets de leurs maîtres drows.
La chitine type de Yathchol est un paisible artisan qui s'intéresse principalement à la construction de sa prochaine demeure, tour ou fortification de toiles. Cependant, cette race est encore hantée par un héritage drow dont elle ne saurait se défaire et la trahison est de mise pour les chitines désireuses de survivre. Au mieux, les chitines sont des créatures opportunistes et égoïstes. Au pire, ce sont de perfides intrigantes. Et celles qui ne trouvent pas ce style de vie satisfaisant quittent généralement leur village en quête d'aventures.
Une chitine moyenne fait un peu moins de 1,20 mètre. de haut pour un poids compris entre 42 et 43 kilos. Ses quatre bras, maigres et longs, ont deux articulations au lieu d'une, ce qui lui confère une plus grande diversité de mouvement que la plupart des autres humanoïdes. Son visage ressemble à celui d'un humain, mais elle est pourvue d'yeux à facettes et de mandibules qui font saillie dans sa gueule. Sa peau marbrée est de couleur grise et ses cheveux noirs et filasses forment une tignasse enchevêtrée au sommet de son crâne et lui tombent dans le dos la manière de la crinière d'un cheval
Les chitines tissent leurs toiles à partir d'une ouverture située au niveau de l'abdomen. De plus, elles secrètent constamment une huile qui les empêche de rester prisonnière de leurs propres toiles et présente certains reflets en présence de lumière. Leurs paumes et leurs doigts sont couverts de crochets qui leur permettent de grimper le long des murs et des plafonds.
Les chitines revêtent habituellement une robe ample ou une tunique bouffante. En général, elles se servent de leur propre soie pour tisser leurs vêtements.
Par principe, les chitines se méfient des races de l'Outreterre et refusent catégoriquement de coopérer avec les drows, sauf quand elles souhaitent jouer un très mauvais tour à leurs anciens bourreaux. Par ignorance, une chitine a autant de chances de faire confiance aux races de la surface qu'à celles de l'Outreterre.
Les chitines gagnèrent leur liberté grâce à un profond désir d'indépendance et ce trait se retrouve dans la nature chaotique de leurs descendants. Cependant, privées de valeurs et de culture depuis des siècles, elles ont également adopté certains traits maléfiques de leurs anciens maîtres drows. Par exemple, elles se débarrassent des membres de leur race qu'elles jugent trop faibles pour survivre. Néanmoins, celles qui décident de quitter leur village' apprennent à tempérer leur point de vue, devenant alors chaotiques neutres, boire chaotiques bonnes.
A l'instar de leurs anciens maîtres, les chitines vénèrent Lolth. Cependant, comme elles lui rendent davantage hommage par peur que par réelle dévotion, les prêtres sont très rares parmi elles. Du reste, elles laissent généralement le culte de la Reine Araignée aux choldriths, les prêtresses de leur espèce. Plus arachnides encore que les chitines, ces créatures sont des abominations boursouflées qui règnent sur leurs cousines.
Les chitines parlent le commun des Profondeurs. Parmi les langues supplémentaires, on trouve habituellement l'abyssal, le commun et le terreux.
Les aventuriers chitines quittent leur communauté ou en sont chassés quand un sentiment de justice et de bonté commence à prendre le pas sur la bestialité drow qui caractérise l'ensemble de cette race. Ces renégats se sentent généralement plus à l'aise au sein de groupes réduits que de vastes colonies. La plupart de ces aventuriers sont de simples éclaireurs, mais certains sont des brigands de grand chemin qui louent leurs services au plus offrant. De rares spécimens se joignent à de courageuses compagnies de justiciers de la surface.
Un petit nombre de chitines évolue dans les confins septentrionaux de l'Outreterre Haute et de l'Outreterre du Milieu, mais la plupart vivent au sein d'un regroupement de villages connu sous le nom de Yathchol, qui se situe sous la forêt Lointaine, au sud-est du fort des portes de l'Enfer. Yathchol est composé d'au moins sept villages, chacun peuplé de quarante à soixante chitines. Presque toutes les chitines choisissent cette région.
La société kuo-toa, une théocratie composée d'hommes-poissons, évolue dans les mers et les lacs de l'Outreterre. Les prêtres de Blibdoolpoolp, appelés les fouets, exercent un contrôle très strict de la population. En. terme de statut social, les moines, connus sous le nom de contrôleurs, viennent juste après les prêtres.
La majeure partie de la vie et de la société kuo-toa gravite autour de la religion. L'Église est au centre de chaque communauté, aussi bien sur un plan physique que métaphysique. Chaque ville kuo-toa est administrée par un conseil sous-marin, un groupe de neuf prêtres de haut niveau chargés de faire respecter l'observance religieuse parmi les citoyens. Les plus grandes communautés abritent généralement des églises richement décorées qui organisent fréquemment des célébrations en l'honneur de leur divinité démente, surnommée Mère Océan. À l'inverse, les enclaves les plus modestes sont dotées d'une simple chapelle et reçoivent la visite occasionnelle de prêtres de bas niveau.
Les kuo-toas passent le plus gros de leur temps libre dans les bassins de reproduction. Les jeunes y éclosent et y passent leur première année. Une fois leurs traits d'amphibiens totalement développés, ils quittent les bassins et deviennent des membres à part entière de la société kuo-toa.
Les kuo-toas se méfient de tout le monde. Du reste, ils dénoncent souvent les membres de leur propre famille au prêtre de la communauté, et ce pour des transgressions réelles ou imaginaires. La justice (du moins procès, sentence et sanction) est alors prompte à se mettre en route.
Les kuo-toas ont la réputation (méritée) d'user de duplicité quand ils côtoient les autres races, mais les drows font néanmoins exception à la règle. Ainsi, le kuo-toa moyen n'a aucun scrupule à trahir la confiance d'autrui s'il a le sentiment que c'est dans son intérêt et que cela n'aura pas de répercussions indésirables.
Le corps d'un kuo-toa est recouvert de fines écailles dont la couleur varie d'un individu à un autre selon son humeur. Ainsi, elles vont du rouge foncé quand il est en colère au blanc quand il a peur. Le corps de cette créature n'est pas sans rappeler celui d'un petit humain rondelet. Toutefois, ses minces bras et jambes s'achèvent sur de larges mains et des pieds surdimensionnés ressemblant fortement à des palmes. En général, une odeur de. poisson pourri accompagne les kuo-toas où qu'ils se rendent. Ce fumet est normal mais peut être atténué par des parfums de leur cru.
Les kuo-toas entretiennent des relations amicales avec les drows. Jadis, après le conflit de Sorath-Nu-Sum, le clergé éleva les drows au rang de kuo-toas honoraires et les accueillit à bras ouverts. Les seuls lieux où les elfes noirs ne sont pas les bienvenus sont les églises et les bassins d'élevage. Les kuo-toas tolèrent également les serviteurs, les esclaves et les alliés des drows, leur donnant ainsi le même niveau d'accréditation que les elfes noirs. L'origine du décret reste un mystère, mais nombre de villes drows et kuo-toas ont depuis développé des liens commerciaux étroits. Du reste, les communautés mixtes ne sont pas rares.
Les kuo-toas et les drows partagent une haine des svirfnebelins. Ainsi, les deux races s'allient fréquemment pour traquer les gnomes des profondeurs. Les groupes de chasse victorieux ramènent systématiquement des prisonniers qui sont livrés à l'Église dans le but d'être sacrifiés.
Les habitants de la surface voient généralement les kuo-toas comme des créatures maléfiques et répugnantes, cette description représentant assez justement la soif de sang des prêtres et moines de Mère Océan. Cependant, les kuo-toas du peuple ne font pas montre d'autant de cruauté et de zèle que les classes de la noblesse et de la théocratie. Ces individus adoptent souvent une philosophie neutre (voire bonne) et constituent une majorité silencieuse dans la plupart des communautés kuo-toas. En raison du règne répressif sous lequel ils vivent, les kuo-toas non maléfiques ne disent généralement mot de peur d'être sacrifiés à Mère Océan.
Le clergé kuo-toa dénonce et censure tout ce qu'il considère comme une menace. En raison des sanctions promptes et arbitraires rendues par les fouets, le kuo-toa moyen observe les rituels de Blibdoolpoolp et se conforme aux souhaits du clergé, qu'il soit pieux ou non.
Les édits actuels des grands prêtres prétendent- que Blibdoolpoolp exige des sacrifices fréquents, les victimes devant être noyées dans des bassins prévus à cet effet. Quand le clergé est d'humeur charitable, il a recours à des prisonniers ou des esclaves (souvent des svirfnebelins) pour répondre à ces désirs. Cependant, quand les prêtres ont le sentiment que la dévotion de leurs ouailles se relâche, chaque sacrifice inclut un ou deux paroissiens kuo-toas. Les drows ne font jamais l'objet de sacrifices à Blibdoolpoolp, leurs serviteurs et esclaves étant le plus souvent également épargnés.
Les kuo-toas parlent le kuo-toa, le commun des Profondeurs et l'aquatique. Ceux qui vivent au sein de communautés mixtes abritant des drows parlent souvent l'elfe.
La société kuo-toa offre un grand nombre de raisons pour que des individus aient envie de quitter les régions placées sous le contrôle du clergé de Mère Océan. Malheureusement, ces créatures sont confrontées aux préjugés des autres races (à l'exception des drows). Du coup, ils se joignent souvent à des groupes d'aventuriers interraciaux dans l'espoir qu'une telle diversité favorise leur intégration. Ces aventuriers effectuent un pèlerinage annuel chez eux pour se rendre aux bassins de reproduction. . Régions. Les kuo-toas vivent au sein de l'Outreterre Haute et de l'Outreterre du Milieu. Presque tous choisissent la région kuo-toa, mais ceux qui partent à l'aventure en surface ont le droit de choisir celle où ils se sont installés.
Jadis, les torves étaient comme les autres races humanoïdes et distinguaient parfaitement le monde qui les entourait. Mais après des millénaires passés dans l'obscurité la plus totale, ils perdirent la vue et découvrirent d'autres moyens de percevoir leur environnement. Aveugles mais dotés d'une ouïe et d'un odorat hors du commun, maléfiques mais pourvus de sentiments, les torves ont une vision du monde que ne sauraient comprendre les autres humanoïdes.
Bien que les torves préfèrent rester entre eux, leur isolement est rompu quand des flagelleurs mentaux s'en prennent à eux dans le but de faire main basse sur des esclaves ou, plus souvent, quand les drows pillent leurs champignonnières et leurs citernes d'eau. Affamés et frappés par le désespoir, les torves sont alors obligés de s'en prendre aux communautés de la surface pour s'en sortir.
Les torves sont des créatures directes qui ne tournent jamais autour du pot. Ils se méfient de toutes les autres races et usent parfois de violence par mesure de précaution. Mais s'ils jugent habituellement à la hâte, la plupart sont capables de changer d'avis si on leur présente la situation sous un nouvel angle, même s'il leur faut pour cela reconsidérer leurs préjugés raciaux. Du reste, ils se soucient plus de sauver leur peau que de défendre leurs principes, causes ou semblables, sauf si cela concerne ceux avec lesquels ils partagent le lien de chasse.
Le lien de chasse est un vœu de respect et de protection mutuels. Tous les torves nouent un tel lien avec une créature au moins (habituellement un autre torve). Ce compagnon est un ami proche que l'on protège au prix de sa vie s'il le faut.
Les torves apprécient la beauté, mais pas au sens visuel du terme. En effet, leurs sens intensifiés leur permettent d'être sensibles aux formes, aux vibrations et à la poésie. À l'instar de leur personnalité, la sculpture, la musique et la poésie qu'ils créent sont généralement brutes et sans concessions.
Le torve a une silhouette humaine, mais quand on l'expose à une lumière vive, on réalise immédiatement qu'il s'agit d'une créature souterraine habituée à l'obscurité depuis des générations. Sa peau est grise, légèrement écailleuse, et généralement couturée de cicatrices dues aux nombreuses traques menées au sein de boyaux étroits. Ceux qui bénéficient d'un statut particulier au sein de leur meute arborent également des cicatrices décoratives. Mais la caractéristique principale de ces créatures est leur absence d'yeux et d'orbites. De la peau recouvre toute la partie supérieure de leur visage, ce qui donne l'impression qu'ils portent un masque. Mâles et femelles mesurent entre l,50 m et 1,65 m pour un poids situé aux alentours de 90 kilos.
Les torves s'encombrent rarement de vêtements ou même d'une armure. Leur cuir épais les protège suffisamment ainsi. Cependant, ils portent généralement une ceinture de cuir tannée, des harnais et autres bracelets d'ornement.
Les torves se méfient énormément des autres races et font généralement preuve d'hostilité à rencontre de leurs représentants. Servant de nourriture aux flagelleurs mentaux, asservis par les drows et les illithids, mais également soumis aux intrigues dépravées des aboleths, les torves font donc preuve d'une xénophobie somme toute logique. Ceux qui souhaitent quitter leur meute doivent donc vaincre ce sentiment et apprendre à voir chaque individu comme un membre de meute potentiel et non comme un ennemi racial qu'il faut terrasser à tout prix. Quelques aventuriers torves ont atteint cet équilibre mental, même s'ils se livrent à de nombreux exercices de méditation pour ne pas être submergés par leurs instincts primaires.
Bien que les habitants de la surface voient tous les torves comme des créatures maléfiques, beaucoup sont neutres, ne s'intéressant qu'à eux-mêmes et à leur survie. Ils se considèrent comme un peuple en fuite permanente, aussi rationalisent-ils leurs actes et poursuivent-ils leur existence.
Certains groupes de torves vénèrent des méduses comme s'il s'agissait de déesses mineures. Le pouvoir de regard pétrifiant de ces créatures est incompréhensible à leurs yeux, aussi leur confèrent-ils une origine divine. Cependant, les torves les plus éclairés se tournent habituellement vers Shar.
Les torves parlent un dialecte de terreux et de commun des Profondeurs. Ceux qui quittent parfois leur meute apprennent souvent d'autres langues de l'Outreterre. Certains parlent l'abyssal et autres langues maléfiques dans le but de conclure de noirs pactes.
Les torves connaissent leur monde de rocs, de lacs, de gouffres et de crevasses comme leur poche. Les aventuriers se livrent souvent au brigandage, attaquant les caravanes de l'Outreterre, pillant les ruines des civilisations oubliées, ou accomplissant des missions pour le compte de leurs employeurs drows ou illithids. Les torves qui prennent la décision de quitter leur meute trouvent généralement le choc culturel éprouvant dans un premier temps, mais ils parviennent ensuite à tirer leur épingle du jeu.
Nombre de torves sauvages naissent dans un vaste complexe de cavernes appelé Doigtlogis. Ce réseau s'étend sur les trois niveaux de l'Outreterre. La plupart choisissent la région des torves, mais quelques individus se mêlent aux races de la surface. Ils choisissent alors la région d'origine de leurs camarades.
Retour à l'index
Les races de la surface