Le Prince des Gnolls, Yeenoghu dirige les dunes de savanes sur la 422ème strate des Abysses, qu’il nomme avec beaucoup d’imagination « le Royaume de Yeenoghu ». Mais cela va bien aux multiples gnolls et esclaves mortels qui se promènent sous le bas soleil rouge du Royaume, d’autant plus qu’ils considèrent Yeenoghu comme leur incontestable maître. Il les surveille à partir de son imposante demeure. Cet édifice aussi grand qu’une ville humaine, est posé sur des grosses pierres roulantes et peux être déplacée dans la strate grâce aux efforts de milliers d’esclaves kidnappés du plan Matériel.
Environ chaque année, le palais accomplit un circuit du Royaume visitant les trois principaux sites de campements, s’arrêtant ensuite à l’immense forme latente du seigneur obyrith Berchard avec lequel le Prince aura une audience télépathique pour finir au Portail de Rassemblement afin de remplacer les esclaves qui ivres de fatigue à tirer la capitale de la strate sont tombés morts au bord de la route.
Un infini territoire d’arbres tordus aux feuilles jaunes se profile sur la partie ouest de Dune-Savane qui marque l’étendue du pouvoir de Yeenoghu. Au sud ouest, le camp de Vujak-Rilns abritant des mortels, s’élève une gigantesque statue du Prince des Gnolls, les yeux rivés sur un domaine déjà acquis. Un détachement de quatorze succubes sous la bénédiction sensuelle de Malcanthet, a pris possession du territoire autour de la statue pour le moment avec l’intention de la détruire et d’humilier le Prince des Gnoll.
Il y a fort longtemps, bien avant l’apparition de Yeenoghu, cette strate n’était qu’un immense désert de dunes mouvantes et de cités effondrées. Ce paysage aride était à l’image de la nature sombre d’Azael le Prisonnier, un ange déchu puissant, qui fut un grand héros lors de la Rébellion. Cet être devenu démoniaque a gouverné ce royaume – appelé en ces temps immémoriaux la Brûlure-Sauvage – à partir d’une grande place maintenant en ruine ou il était enchaîné. Malgré ses chaînes, Azael géra un culte qui eut des racines profondes dans le plan matériel. Mais ce pouvoir ne fut pas assez puissant pour se défendre du terrible déicide Ma Yuan. Une tache noire et huileuse fut tout ce qui resta de ce Prince démon comme une plaie suintante dans la fabrique des Abysses. Malgré l’absence d’Azael, son influence perdure. La strate au nord de Monts-Hurlant se refuse toujours à la volonté de Yeenoghu gardant ses caractéristiques désertiques comme un rappel cuisant au Prince des Gnolls qu’il a pas mal de chemin à parcourir pour devenir aussi puissant que Démogorgon ou Graz’zt.
Sur cette plaine aux étendues quasiment infinies de hautes herbes d’une couleur gris-marron, des hordes de gnolls avides débusquent les hyenadons et d’autres nombreuses bêtes forcenées. Ces animaux carnivores eux-mêmes chassent les habitants de cette plaine, y compris les gnolls fervents de Yeenoghu. Seuls les plus forts survivent. L’herbe y pousse en d’énormes ensembles plutôt qu’uniformément sur toute la plaine, et porte des bords aussi coupants qu’une lame de rasoir. Des tiges mouvantes garnies d’épines et des pailles étrangleuses sont monnaies courantes et on trouvera aussi quelques mares d’eaux de pluie grouillantes de maladies.
La brutalité naturelle des gnolls leur ôte un grand degré de vigilance et il arrive régulièrement que quelques esclaves mortels échappent de leurs chaînes des travaux forcés. Étant donné que des disciples de Yeenoghu et de dangereux prédateurs hantent les Bois-Suintants et que les morts-vivants affamés du Roi des goules sévissent sur les Monts-Hurlants, l’endroit le plus sûr pour ces refugiés est l’océan jaune de Mare-Maudite. En effet, Yeenoghu et sa suite déteste cette mer ressemblant à un potage et refusent de s’approcher de ses eaux amères. Loin de la rive, une armada de diverses embarcations avec à leur bord des évadés mortels qui se regroupent afin de survivre, une flotte allant de la mer profonde à la rive pour embarquer des nouveaux esclaves échappés et mêmes des gnolls mortels rebelles aux prétentions révoltantes de leur Prince démon. Leur nourriture consiste occasionnellement de poissons occasionnellement harponnés et sortit des eaux de Mare-Maudite, qui nourrit cette armada pendant un mois ou plus, mais plus principalement leur alimentation est basée sur de la chair humaine. Lorsque la nourriture se fait rare, l’équipage isole un passager faible et l’assassine puis après préparation distribue les rations fraîches à tout l’équipage et chacun mangera un morceau de leur ex-coéquipier pour démontrer leur loyauté et leur dévouement à la survie du groupe… Mais le vrai festin ne commence que lorsque les nouveaux arrivés refusent de partager ce repas. L’équipage excité va alors appliquer la sanction prévue lors d’un acte de lâcheté et les tuer avec une sauvagerie sans pitié ayant ainsi de quoi préparer un plat principal des plus festifs. Le capitaine de cette armada de Mare-Maudite est Malagash Unosh un roublard humain et légendaire Roi Cannibale. Il voyage sur le galion le Récolteur et tout les quelques mois, Unosh mène sa flotte loin des rives de Yeenoghu près de l’océan transplanaire des Abysses où il part à la recherche de quelques nouveaux navires à ajouter à sa flotte.
Parfois il semblerait que toute la strate conspire afin d’empêcher le voyageur de franchir ces sommets pour atteindre le désert s’étendant au-delà. Les rares sentiers mènent inévitablement vers des défilés abondant de mort-vivant et des hordes de tyrants volants aux chairs pourrissantes garnissant le ciel de ces hauts sommets. Une caverne isolée et esseulée près du camp de Vujak-Sesko abrite l’ancien portail à la 421ème strate des Abysses menant au domaine de Doresain, le roi des Goules et ancien vassal de Yeenoghu.
Même avant la domination d’Azael, le seigneur Obyrith Bechard, Seigneur des Tempêtes, était maître de ce domaine. La traitrise des tanar’ri ôtèrent les forces et la puissance de ce terrible seigneur, drainant son enveloppe pâle de sa vitalité et au fil des millénaire le laissant agonisant sur son domaine. Ce démon immense ressemble aujourd’hui à une baleine noueuse échouée, incapable de mouvement et cuisant sous un soleil de plomb. Parfois de féroces ouragans balaient l’endroit de vents et de pluies acides – autrefois maîtrisé par le seigneur obyrith mais aujourd’hui involontairement déclenché par les soubresauts de la lente agonie et une mort proche.
Quoique la créature soit incapable de bouger ses lèvres, Bechard a retenu un fragment de sa conscience. Lorsque contacté télépathiquement, il répond en tons lents et mélancoliques racontant l’ère d’avant les tanar’ris, relatant l’ascension et la déchéance des démons anciens. Yeenoghu est émerveillé par ce talent, bien qu’il n’en comprenne pas toute l’importance, et le Prince des Gnolls a récemment inclus dans sa tournée annuelle un arrêt au Palier de Bechard afin de converser avec l’Obyrith mourant.
Un portail énorme et circulaire qui donne un accès aller-retour direct des plans matériels connus par Yeenoghu vers son Royaume. Les gnolls de son culte y récoltent les prisonniers les menant au travers de ce portail afin de rejoindre les esclaves employés à tirer la demeure du Prince des Gnoll ou de servir de repas aux animaux fiélons cachés dans la nature sauvage de la strate.
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