La partie supérieure des Abysses se nomme Pazunia , quoique plus communément connu sous l’appellation de la Plaine aux Milles Portails ou le Palais des Mille Un Placards. C’est un royaume aux paysages arides balayés par des vents, aux rochers dentelés et hérissés vers le ciel où des nuées de démons ailés passent en un flot quasi continu. Un soleil rouge oppressant, lourd d’un âge immémorial, baigne la strate de sa chaleur torride et sa lumière vive. Des zones d’ombres menaçantes voilent la plaine à certains endroits, en des avertissements cachés. Et partout des puits massifs qui plongent dans les profondeurs de la terreur.
Ces puits sont des portails vers les autres strates des Abysses, de telle façon que celui qui y descend va se retrouver dans la strate associée. La plupart de ces puits sont des allers-retours mais quelque uns sont des allers simples et donc ne présente aucun moyen de retour. Sauter dans ces puits sans savoir où on va est un moyen aussi efficace qu’un suicide sur Pazunia , car ces puits mènent vers des strates d’une indicible horreur et remplis de dangers innommables. Quelques strates éloignées ne sont pas accessible à partir de seulement à partir de strates intermédiaires.
C’est sur les bords de ces grands puits que l’on trouve l’immense forteresse en fer, relique des obyriths qui sont à présent occupé par des seigneur tanar’ri puissants qui ont trouvé le moyen de s’accaparer de cette strate et de la plier à leur volonté. Ces seigneurs de guerre utilisent des chambres spéciales dans la forteresse pour se projeter dans les plans Astrals et sur les mondes Matériels, où ils peuvent s’employer à influencer les évènements et trouver des adeptes. Lorsque leur projection astrale voyage ainsi vers d’autre mondes et plans, leur corps physiques est totalement sans défense protégés seulement par la forteresse en fer des obyriths et les hordes de serviteurs du démon lui-même.
Les armées des Abysses n’ont de cesse de s’entretuer alors que des démons inférieurs aspirent au pouvoir. Il y a aussi de rudes batailles avec des armées de Baator envahissant régulièrement la Plaine, car celle-ci est un des grands fronts de la Guerre du Sang. Les Baatezus savent très bien que celui qui contrôle Pazunia contrôle les Abysses.
Néanmoins, tous les visiteurs ne viennent pas pour se battre. Comme c’est un lieu de passage pour de nombreuses autres strates, Pazunia attire les marchands, les explorateurs et les occultistes des mondes entiers. La première strate n’est pas infinie, mais si vaste qu’elle contient encore des parties totalement inexplorées.
Pazunia est le lieu privilégié des manifestations des Suppliants qui apparaissent en tant que mânes. Les démons locaux les chassent non seulement comme nourriture mais aussi pour les encadrer et les mener au travers des puits vers les strates inférieures des Abysses afin de renflouer leurs armées. Certains resteront sur Pazunia afin d’entrer au service des seigneurs démons habitant la forteresse. Les démons considèrent ces créatures comme boucliers et les sacrifient en toute impunité. Les mânes qui parviennent à passer au travers des mailles du filet démoniaques ou qui réussissent à s’échapper font prendre un puits afin d’explorer les strates des Abysses.
Les Molydei sont experts en rassemblement des voyageurs et des traînards, les amenant dans la ville de Styros, où ils seront dirigés par la Faille de Sang vers les champs de bataille de la Guerre du Sang. Ces tannar’ri massifs et à deux têtes ont la tache d’alimenter les armées et demandent une rétribution à tout voyageur rencontré. Si ceux-ci ne peuvent pas payer, ils sont immédiatement conscrits et escorté à Styros en attendant leur voyage vers les champs de bataille.
Il y a un nombre surprenant de marchants, de mortels et d’extérieurs qui osent braver la Plaine des Mille Portails, car Pazunia est la porte principale qui mène vers des lieux où se nichent des opportunités marchandes inégalables. Ceux qui voyagent sous la bannière du sombre Prince Démon Grazz’t ont la meilleure protection qui soit contre le banditisme, mais c’est loin d’être infaillible.
A l’instar de Pazuzu, la princesse recluse Aldinach se délecte dans la perversion d’âmes innocentes, mais ses méthodes ne sont pas aussi subtiles. La Dame du Changement, est à la tête d’un culte implanté sur plusieurs mondes Matériels qui s’occupe de l’abduction des personnages saints ou d’animaux sacrés. Ces créatures sont amenées à l’Oeuf d’Aldinach, au bord du Grand Chasme, où ils endurent des expériences atroces qui va corrompre leur nature et les asservir à ses caprices.
Aldinach se présente sous la forme humanoïde, avec une peau lisse couleur acajou et de longs doigts fins qui se terminent en aiguilles avec lequel elle injecte du liquide putréfié pour asservir ses victimes. Un masque d’albâtre couvre son visage afin de cacher sa face monstrueuse.
Lorsque le grand pince démon Fraz-Urb’luu était emprisonné sur le plan matériel par l’archimage fou Zagig Yragerne, plusieurs seigneurs opportunistes arrivèrent à sa strate abandonnée, Cœur-Creux pour s’en approprier. Le démon mineur ambitieux Baltazo est un ancien général qui s’est retiré de la Guerre du Sang avec sous sa ceintures plusieurs victoires éclatantes. Il savait à l’époque qu’il ne pourrait pas être maitre de Cœur-Creux mais il saisit l’opportunité dans ces conflits croissants pour s’approprier de la forteresse de Shullen-Gat, qui borde le puits qui mène vers l’antre de Fraz-Urb’luu. De ce portail, il eut l’occasion d’influencer les différentes affaires de l’Abysse, lui conférant un prestige inespéré.
Lorsque Fraz-Urb’luu revint, le Prince balaya la plupart des seigneurs se chamaillant pour cette strate, mais il vit l’intérêt d’une place forte solide pour défendre son territoire. Les deux démons arrivèrent à un arrangement et Baltazo est devenu la sentinelle du Puits de Cœur-Creux et le vassal sponsorisé par Fraz-Urb’luu, pour lequel Baltazo va parfois intervenir en tant qu’interlocuteur ou diplomate.
Baltazo apparaît comme un humain très corpulent, avec une face allongée avec une peau vert foncée qui sans cesse frétille et éructe sous l’éruption de plusieurs liquides poisseux jaillissants sur son corps qu’habille un ancien costume de militaire rapiécé ou rutilent médailles et rubans ridicules.
Le Seigneur Pazuzu a régné sur les cieux de bien avant la chute de son peuple d’origine, les obyriths. Un nombre infini de Chasmes, Vrocks et autre démons volants qui se posent sur les sommets de rochers pointus et dentelés obéissent à Pazuzu et à l’occasion vont arracher un voyageur imprudent pour le sacrifier à leur fier Seigneur.
Les personnages loyaux et bons voyageant en ces lieux ont quotidiennement 5% de chance d’attirer l’attention de ce démon et les autres aussi, les démons aériens, qui sont sans cesse à l’affût d’âmes innocentes pour les corrompre et finalement les dévorer. Parfois, Pazuzu va attendre un petit peu que ces voyageurs se trouvent dans une situation inextricable pour leur proposer de les aider en échange d’un ignoble service. Il ne fait aucune attention aux autres seigneurs démons sur Pazuna et ne se mêle que très rarement de leurs affaires.
Il y a deux-cent ans une sorcière succube, nommée Linceul Rouge, a bâtit cette forteresse avec des tours désagrégées sur le sommet d’un portail qui mène vers les terres extérieures à la ville de Peste-Mort. Elle y habite depuis, avec une petite communauté. Cet endroit s’avère être un des lieux les plus populaires de la strate. En effet, les hôtes de Brise-Frontière incluent des mercenaires de guerre, des marchands issus d(autres plans et même quelques aventuriers mortels qui trouvent un refuge inespéré et rare dans les Abysses, à l’abri des appétits démoniaques. Linceul Rouge a peu de tolérance pour la violence sur ses terres, mais il arrive que des combats éclatent en dehors des murs branlants. La succube demande la totale obéissance de ses invités lorsque des problèmes surviennent au sein de sa forteresse.
Brise-Frontière abrite une douzaine de visiteurs à la fois, beaucoup appréciant un confort relatif de chambres luxurieuses (et hors de prix). Linceul Rouge connaît bien sa clientèle d’où son approvisionnement d’un vaste choix d’armes et d’armures, qui sont à la vente à trois fois plus cher que la normal. La démone est une passionnée de poisons et offre une grande sélection de venins issus des profondes strates des Abysses. Elle est tellement passionnée qu’elle traite même les visiteurs lui proposant de nouvelles substances létales, avec une grande considération.
A part lors des négociations, il vaut mieux éviter Linceul Rouge car la succube est capricieuse et indigne de confiance – on ne sait jamais si elle va ordonner la mort de l’un ou l’autre. Linceul Rouge est constamment aux aguets afin de défendre sa forteresse des githzerai et des seigneurs démons mineur. Les Molydei sont quant à eux fermement encouragés d’aller voir ailleurs pour remplir leur liste de conscrits.
Cette série de creusets bouillonnants fournissent le fer qui entre dans la composition de la plupart des armes et des forteresses de Panzunia, marquant cette région d’un environnement des plus féroces de la strate. Les lacs sont de couleurs variées, du pur blanc incandescent aux tons de rouges profonds, émettant des vagues de chaleur qui rendent leur approche très difficiles. La ville abandonnée de Raazorforge, sur la rive du plus grand lac, est maintenant habité par les méphites de laves qui ont à l’époque aidés dans une opération massive de forgerie, mais qui s’échappèrent lorsque une des terribles navires du chaos détruisirent la plupart de leurs communautés. Les démons évitent cet endroit qui devint un des sites les plus sûrs de Pazunia. La forteresse en fer sur la rive opposée ne peut être plus différente : elle grouille sous des hordes de armatintes, de vrocks et d’innombrables mânes affamés sous la poigne d’un marilith appelé Galizsheth.
Les membres du culte d’Aldinach ramènent leur cargaisons de kidnappés à la forteresse de forme ovoïde, où la Dame du Changement va les envelopper dans un tissu de moqueries tordues à l’encontre des paladins, des licornes et toutes ces créatures qui avant d’être empoisonnés, étaient pures et innocentes. La transformation leur donne un statut de demi-fiélons et le changement irréversible de leur alignement à chaotique mauvais. Quoique les victimes soient parfois d’intenses remords sur ce qu’ils sont devenus, ils sont incapable de se battre contre leur nouvelle nature et tôt ou tard se laisse aller dans des accès de rages intenses et de sournoiseries innommables. Ceux qui sont assez fort pour survivre deviennent des défenseurs acharnés de l’Œuf d’Aldinach, les plus faibles étant dévorés par les démons peuplant les strates.
L’Œuf en lui-même est un bâtiment haut, bourré de laboratoires sinistres, de salles d’opérations et de chambres d’audience hideuses drapés des peaux d’expériences ratées. Aldinach tolère à l’occasion des visiteurs qui lui apportent une nouvelle magie ou une nouvelle technologie digne de son intérêt porté sur les expériences de ses patients, mais fait montre de peu de patience pour ceux qui s’enthousiasme sur ses opérations perverses. Les invités qui restent trop longtemps sont livrés aux Brethrens, une horde de bêtes chaotiques qui logent dans la partie supérieure de l’Œuf, les Chambres Interdites.
Cette garnison maussade et crottée est l’endroit où les démons embarquent les volontaires forcés pour la Guerre du Sang. Ces infortunés sont rassemblés dans des péniches rapides, propulsés par la combustion d’âmes, rejetant dans l’air âcre des fumées malsaines. Des officiers babau sont en nombre ici et malmènent leurs cargaisons de lourdes menaces et de pluies de coups. Les étrangers ont besoin d’être vachement rapide et forts pour espérer s’échapper de cette ville sans avoir été capturé et asservis dans les armées.
Une série de pilier en marbre rose garnissent le chemin qui mène à Vanelon, qui garde le puit pour Shendilavri, le domaine de la Reine Succube Malcanthet. Alors que la plupart des citadelles de Pazunia gardent les traces de l’architecture des obyriths, Malcanthet a embellit Vanelon avec de hautes tours et des façades magnifiques qui pourraient être un endroit des plus romantique sur le plan Matériel. Cette structure d’une grande beauté est la maison de son consort favori, un démon mineur à chaque fois différent, dépendant de celui qui a ses faveurs.
L’Occupant du moment est Mastiphal, le Roi Chasseur, une fiélon très beau, avec une peau rouge éclatante, quatre bras et une paire de cornes sur son front angulaire. Ce démon calculateur a gagné la faveur de Malcanthet lorsqu’il lui présenta la tête d’un immense smilodon. Malheureusement ses audiences avec la séduisante reine sont de plus en plus rares et Mastiphal ferait n’importe quoi pour reconquérir son attention. Ses serviteurs glabrezu patrouillent avec zèle le périmètre du puits, amenant à leur Maitre des trophées qui ornent la chambre d’audience. Seules les histoires de chasse de bêtes immondes et incroyables le dissuadent de tuer des éventuels espions ou visiteurs, car une partie de lui aspire à être libéré de ce château et retourner à la chasse.
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