Capitale : Béluir
Population : 838 080 (halfelins 92%, humains 4%, elfes 2%, demi-elfes 1%)
Gouvernement : théocratie bienfaisante
Religions : Brandobaris, Tymora, Yondalla
Importations : bétail, objets issus du travail des métaux
Exportations : ale, bière, céréales, denrées, fruits
Alignement : LB, NB, N
Luiren est le seul royaume de Faerûn peuplé et dirigé presque exclusivement par des halfelins. Il s'agit de la terre natale des halfelins vaillants, comme la Grande Faille est le pays des nains d'or. Quelques halfelins pieds-légers et sagespectres y vivent également, mais les neuf dixièmes de la population de halfelins sont constitués de vaillants. A ce sujet, le terme « halfelin de Luiren » se réfère communément au peuple vaillant, bien que cela ne soit pas totalement fondé.
Les gens de Luiren sont des fermiers, des artisans et des marchands, comme dans nombre d'autres pays. Les champs fertiles de Luiren nourrissent la Grande faille.Ses vergers produisent des oranges, limes et citrons très prisés dans les pays du nord. Les sculptures sur bois de Luiren sont splendides, égalant celles de Téthyr, et des œuvres en bois sont également à vendre. Bien que peu d'individus imaginent les halfelins dotés de quelque tradition militaire que ce soit, les gens de Luiren disposent de milices parfaitement organisées, conduites par les moines et prêtres des temples locaux, et soutenues par une puissante magie divine. Les prêtres et archers halfelins ne reculant pas d'une semelle ont repoussé plus d'une invasion d'humains, d'orques et de gnolls venus de Shaar.
Hormis les formes d'autorité locale, la contrée de Luiren ne possède aucun gouvernement. Cependant, les temples du panthéon halfelin constituent le ciment de la société et gouvernent ensemble le pays, habituellement sous l'égide du culte de Yondalla. La Voix dévote de Yondalla, Faran Ferromar, est le leader prééminent de la foi et donc le guide de Luiren.
Les halfelins de Luiren ne se considèrent pas comme des semi-personnes et se qualifient généralement de « hins ».
La majeure partie des gens de Luiren mènenne existence en partie nomade, ne s'installant jamais plus d'une année dans la même ville. D'ailleurs les cités de Luiren reflètent ce goût pour les voyages. Clans, familles, échoppes et temples disposent de domiciles permanents et de trous à flancs de collines - sans oublier leur travail et devoirs -, ouverts aux nouveaux arrivants. A un moment donné, seuls les trois quarts des quartiers résidentiels d'une ville de Luiren sont occupés. Avant de quitter une demeure, les halfelins espérant revenir un jour nettoient le domicile qu'ils ont occupé pour les suivants. A moins qu'ils aient été de très mauvais locataires, leurs voisins et amis les aident.
Pour les hins de Luiren, la collaboration est très importante. Comparés aux halfelins originaires du nord, les hins préfèrent le travail en groupe à l'individualisme. Mais les halfelins eux-mêmes ne restent jamais bien longtemps dans le même groupe. Ces groupes demeurent, mais les halfelins jouant un rôle au cours d'une saison ne seront pas forcément présents deux saisons plus tard. Ils ne feront pas plus forcément partie du même tissu social d'une autre ville.
Les humains, elfes, nains et gnomes ne comprennent pas comment la société de Luiren reste à ce point ordonnée alors que chacun de ses membres change de rôle comme on change de chemise. Les hins de Luiren savent que les étrangers trouvent leurs coutumes bizarres. Cependant, eux-mêmes trouvent curieux que les étrangers fassent la même chose toute leur vie.
La seule habitude dont les gens de Luiren n'arrivent pas à se défaire est leur attachement aux Jeux. Les Jeux de Luiren sont des événements d'ampleur locale, régionale ou nationale que les citoyens suivent avec un grand intérêt. Les sports pratiqués au cours de ces compétitions ne sont jamais les mêmes. Actuellement, les deux sports les plus populaires sont la course d'obstacles et le combat de cerfs-volants.
La course d'obstacles oppose plusieurs villes. Les concurrents ont le droit d'user de magie durant l'épreuve, mais ils peuvent alors devenir la cible de la magie de l'équipe adverse. Le combat de cerfs-volants est « libre », ce qui signifie qu'on peut y user de toutes les formes de magie.
Il est rare que les halfelins du nord de Faerûn se rendent en Luiren et éprouvent le désir d'y rester. En effet, la plupart des immigrants halfelins trouvent le pays et ses us fort curieux. Toutefois, certains halfelins du nord se rendent en Luiren et s'y installent à jamais. De même, certains hins ne peuvent s'empêcher de quitter leur nation pour vivre parmi leurs cousins du nord.
Autrefois, les monstres des forets et marais empoisonnaient le pays de Luiren. Mais, au fil des générations, les hins ont domestiqué de vastes étendues de terres. Le pays est fertile, riche en gibier et plaisant de manière générale. Cependant, il abrite également des régions sauvages qui résistent à la pacification. Ainsi, déjeunes guerriers et mages hins surveillent ces régions pour éviter que des monstres ne viennent semer la pagaille sur les routes et dans les villes. Les aventuriers étrangers désireux de « tenter leur chance » dans les forêts et marais de Luiren sont les bienvenus. À ce propos, ils ont la permission de conserver la moitié des trésors qu'ils dénichent - une affaire quand on sait que les monstres ont généralement dérobé tout ce qu'ils possèdent aux gens de Luiren.
Cette forêt dense constitue la frontière septentrionale de Luiren. Les druides, rôdeurs et roublards du pays se sentent comme chez eux dans la partie méridionale de Lluirbois. Les autres hins s'aventurent rarement dans la forêt car ils n'ont pas les talents nécessaires pour conserver une longueur d'avance sur les monstres qui descendent des Montagnes du crapaud accroupi. Lorsque les gueules-à-pattes, trolls et autres créatures commettent l'erreur de s'aventurer à Lluirbois, la milice de Luiren, les prêtres de Yondalla et les chasseurs hins se chargent généralement très vite d'eux. Mais Lluirbois n'en reste pas moins dangereux pour les voyageurs.
La région au sud de Lluirbois et à l'ouest de Luiren est encore sauvage. L'orée est de la forêt semble à peu près domestiquée. En effet, milices, druides et rôdeurs de Luiren y patrouillent. Des tyrannœils et yuan-tis hantent les régions les plus reculées de la forêt.
Cet endroit, seul marais de la région, est infesté d'un grand nombre de merrhows (des ogres aquatiques) et de scrags (des trolls aquatiques). Ces monstres énormes s'en prennent souvent aux régions alentour, emportant le bétail et pillant les stocks de nourriture. Un puissant chaman ou chef ogre appelé le Roi des Marais se trouve à la tète des merrhows. Il parvient parfois à plier les scrags à sa volonté.
Les villes de Luiren accueillent à bras ouverts les voyageurs venant en paix. Quelques marchands et artisans humains se sont installés dans différentes villes.
Les étrangers sont persuadés que Béluir est la capitale de Luiren car il s'agit de la plus grande ville du pays. En outre, elle abrite un grand temple de Yondalla. Aucune des villes de Luiren ne constitue véritablement le siège de l'autorité. Cependant, c'est là que se rendent en premier lieu les diplomates et émissaires étrangers recherchant la Voix dévote de Yondalla. Les marchands de la Grande mer font escale à Béluir pour acheter des produits et ouvrages de Luiren.
Cette ville portuaire est l'une des principales cités commerciales du pays. Les elfes et demi-elfes représentent un dixième de ses habitants. De toutes les villes de Luiren, Chethel semble être la ville la plus ordinaire pour des humains. Quelques familles s'étant liées d'amitié avec les elfes ont même choisi de rester, offrant un vernis de sédentarité à des fondations nomades. Les autres résidents permanents sont des hins qui gagnent leur vie en construisant des navires.
Située à l'orée orientale de Lluirbois, Thruldar est une ville estagiene en ruine surveillée par plusieurs tribus de halfelins sagespectres. Il y a de cela une centaine d'années, un puissant druide maléfique s'allia aux arbres noirs et aux meurtriers monstres végétaux. Il anéantit Thruldar, mais les halfelins sagespectres des environs le tuèrent et posèrent des protections magiques pour contenir les séides du druide dans les ruines. Son fantôme et ses nombreuses monstruosités végétales sont encore tapis dans une Thruldar dévastée, en compagnie de ce qui reste des richesses de la ville.
Il y a de cela des milliers d'années, la contrée de Luiren n'était qu'une étendue sauvage livrée aux troubles et parcourue par trois grandes tribus de halfelins : les pieds-légers, les vaillants et les sagespectres. Pendant des siècles, les trois espèces défendirent vaillamment leurs forêts contre les intrus, repoussant les barbares dambrathiens, les meutes de gnolls enragés, et partageant les ressources de Lluirbois. Les querelles opposant les tribus n'étaient pas rares mais toutes trois vivaient relativement en paix et intelligence.
Aux environs de -100 CV, un esprit maléfique pénétra dans la forêt. Sous le commandement d'un .puissant prêtre du nom de Desva, les halfelins sagespectres cédèrent face aux ténèbres, vénérant Malar, lui rendant gloire dans la violence et autres bains de sang. De sauvages chasseurs sagespectres, le visage peint pour ressembler à un crâne, rôdaient dans les forêts, à la recherche de proies halfelines. Dcsva les menant toujours plus loin dans le culte de Malar, ils n'en devinrent que plus forts. Les meilleurs chasseurs apprirent à prendre la forme de loups-garous et contaminèrent les prédateurs naturels de la forêt en leur insufflant une soif de sang à rendre fou. L'espace d'une génération, Lluirbois devint le berceau Je la mort.
En -68 CV, un chasseur vaillant du nom de Chand devint le chef de guerre de son peuple. Il conclut alors une alliance avec le chef de guerre de la tribu des pieds-légers. Toutes deux s'unirent pour enrayer la folie des halfelins sagespectres. En trois ans, tous les repaires et places fortes des halfelins sagespectres furent détruits, jusqu'au moment ou Chand en personne terrassât Desva, en -65 CV. Le combat fut aussi impitoyable qu'effrayant. Des villages entiers de halfelins sagespectres furent réduits en cendres et leurs habitants massacrés. Chand accomplit son dessein et fit en sorte que nul guerrier hin ne retînt ses coups.
Suite à la guerre des hins sagespectres, la population de cette espèce fut réduite comme peau de chagrin. La plupart furent exilés de Lluirbois mais la poignée qui avait répudié Desva et rallié les guerriers de Chand eut la permission de rester. Ceux qui partirent s'installèrent au Bois de Chondal, faisant vœu de silence jusqu'à ce qu'ils eussent expié les sauvageries de leur passé. Bien que cette expiation soit désormais lointaine, les halfelins sagespectres tournent sept fois leur langue dans leur bouche avant de parler.
Horrifiés par les actes de Chand et des vaillants, nombre de pieds-légèrs décidèrent de partir de Lluirbois. Ils devinrent une peuplade nomade et se déployèrent dans le nord de Faerûn, adoptant les coutumes et traditions des nations au sein desquelles ils voyageaient.
Les vaillants restèrent à Lluirbois. N'étant plus confrontés ni aux pieds-légers ni aux sagespectres, ils entreprirent de défricher la forêt et de s'installer dans des villages semi-permanents qui s'agrandirent avec chaque génération. De nomades des bois, ils devinrent des fermiers et artisans sédentaires, protégeant leur terre contre les nombreuses invasions et raids qui se succédèrent au fil des ans. Des pieds-légers finirent par rentrer dans le nouveau royaume de Luiren, mais il s'agit aujourd'hui d'une contrée de halfelins vaillants.
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